La semaine dernière nous avons parlé de deux aménagements importants : les secrétaires lecteurs et scripteurs.
Aujourd’hui, concentrons nous sur les autres aménagements.
et le gagnant est …
Le tiers temps : c’est ‘aménagement accordé le plus souvent. Bien sûr il est très utile lorsqu’il s’agit d’un problème de lenteur ou de compréhension. Mais lorsqu’il est donné pour faire fonction de temps de relecture ou de correction …..il n’a souvent que peu d’utilité. En effet un élève Dys ne peut pas se relire et encore moins corriger ses fautes.
On voit fleurir aujourd’hui des 1/6 ème de temps, notamment pour le épreuves du DNB (Diplôme National du Brevet).
En tant qu’enseignants il est obligatoire d’appliquer ces mesures. Mais il ne faut pas non plus oublier que le handicap n’apparaît pas juste au moment des examens. Ainsi lors d’un devoir formatif on devrait également accorder cette majoration ou, si cela n’est pas facile, retirer un tiers des questions.

Autres aménagements possibles
L’assistance pour la compréhension des consignes :
c’est sans doute la mission la plus délicate pour les AESH (accompagnant des élèves en situation d’handicap). En effet, il s’agit d’aider l’élève ou l’étudiant à comprendre ce qui lui est demandé en reformulant les consignes MAIS sans induire la réponse ni orienter celle-ci.
Cette tâche est essentielle pour des jeunes porteurs de dysphasie, de dyspraxie parfois ou de dyslexie sévère. Lire et comprendre ce qu’on lit sont deux activités simultanées pour chacun. Mais lorsqu’on vit avec un trouble des apprentissages, la lecture demande à chaque fois de décoder puis d’assembler les syllabes pour enfin former un mot. Cela revient à dire que la compréhension est donc très difficile ( sauf présence d’un secrétaire lecteur)

Ce qui est vraiment dommage, c’est que j’entends encore très souvent des collègues ou des jurys dire que le candidat a réussi parce qu on lui a « mâché » le travail. IL n’en n’est rien. C’est comme si vous demandiez à une personne sans jambes et sans prothèses de courir le mètres.
L’aide humaine habituelle du candidat :
cet aménagement est souvent accordé à des élèves porteurs d’autisme ou de troubles entraînant de fortes angoisses( TDAH, psychoses, bipolarité etc..)
Il s’agit de ne pas attribuer une aide humaine différente que celle qui a accompagné le candidat tout au long de son année ou, encore mieux, de son cursus afin de ne pas rajouter de stress le jour de l’épreuve d’examen.
Cela est très important car, bien souvent , un climat de confiance et une manière de fonctionner se sont instaurés entre l’élève et l’AESH , climat qui a pu mettre des mois à s’installer dans le cas d’élèves ou étudiants porteurs d’autisme pour lesquels la relation à autrui est très difficile.
Il y a peu encore, la philosophie qui prévalait était celle de demander à une tierce personne, inconnue, d’assurer les diverses assistances accordées. Il s’agissait de respecter l’égalité de traitement des candidats et de ne pas « favoriser » un élève.
Absurde ! quand on sait la dose de stress que l’entrée en relation avec une nouvelle personne peut représenter pour un jeune porteur d’autisme sans compter l’angoisse de ne pas voir ses rituels ou ses habitudes mis en place on se demande comment cela était possible. Heureusement, aujourd’hui, les choses ont évolué grâce au combat des associations et fédérations de parents d’enfants en situation de handicap et à une poignée de profs.
Cette aide habituelle du candidat peut aussi être vouée, dans des cas de handicap moteurs, à accompagner le candidat aux toilettes, au self entre deux épreuves ou répondre à tout autre besoin.
Pour finir
Cet article n’avait pas pour but de traiter de tous les aménagements qui peuvent exister mais de ceux qui pourront encore être utiles dans cette période particulière où la passation des examens est fortement modifiée.