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Troubles Dys : Quels sont les aménagements aux Examens ?

Comprendre les Aménagements pour les Étudiants avec Troubles Dys

Les étudiants présentant des troubles Dys (dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, dyscalculie, etc.) et autres troubles du neurodéveloppement peuvent bénéficier d’aménagements spécifiques pour leurs examens. Ces adaptations visent à leur offrir des conditions équitables, leur permettant d’avoir les mêmes chances de réussite que leurs pairs. Voici un aperçu détaillé des aménagements possibles.

Types d’aménagements aux Examens

Les aménagements pour les examens peuvent peuvent inclure :

  • Présence d’un secrétaire lecteur ;
  • Secrétaire scripteur (dans le cas d’un temps de préparation de l’oral) ;
  • Assistance à la compréhension des consignes ;
  • Majoration de temps (1/3 temps, 1/6 de temps) ;

Des aides humaines

Secrétaire Lecteur

Le secrétaire lecteur lit les consignes et les textes autant de fois que nécessaire, sans interpréter ou insister sur certains mots. Cette assistance est cruciale pour les étudiants ayant des troubles de la lecture.

Cette notion est importante. Il ne doit pas lire ni relire SANS que cela lui ait été demandé. En clair, si un secrétaire lecteur lit un texte ou une consigne sans demande du candidat c’est une forme de fraude. En effet, on peut considérer qu’il guide l’élève en lui montrant qu’il n’a peut être pas compris quelque chose. Un secrétaire lecteur ne doit pas non plus mettre le ton de façon excessive ou être insistant sur des mots importants. Le candidat peut demander la relecture des consignes et textes autant de fois qu’il le souhaite.

Cet aménagement est souvent accordé à des élèves porteurs de troubles autistiques ou autres troubles entraînant de fortes angoisses (TDA/H, psychoses, bipolarité etc…).

Il s’agit de conserver l’aide humaine qui a accompagné le candidat tout au long de son année ou, encore mieux, de son cursus, afin de ne pas rajouter de stress le jour de l’épreuve d’examen. Cela est très important car, bien souvent , un climat de confiance et une manière de fonctionner se sont instaurés entre l’élève et l’AESH , un climat qui a pu mettre des mois à s’installer dans le cas d’élèves ou étudiants porteurs d’autisme pour lesquels la relation à autrui est très compliquée.

Il y a peu de temps encore, la pratique qui prévalait était celle de demander à une tierce personne, inconnue, d’assurer les diverses assistances accordées. Il s’agissait de respecter l’égalité de traitement des candidats et de ne pas « favoriser » un élève.

Nous savons maintenant que c’est absurde ! Quand on sait la dose de stress que l’entrée en relation avec une nouvelle personne peut représenter pour un jeune porteur d’autisme (sans compter l’angoisse de ne pas voir ses rituels ou ses habitudes mis en place), on se demande comment cela était possible. Heureusement, aujourd’hui les choses ont évolué grâce au combat des associations et fédérations de parents d’enfants en situation de handicap et à une poignée d’enseignant·es.

Cette aide habituelle du candidat peut aussi être vouée, dans des cas de handicap moteurs, à accompagner le ou la candidat·e aux toilettes, au réfectoire entre deux épreuves ou à répondre à tout autre besoin.

Secrétaire scripteur

Son rôle est d’écrire à la place du candidat que ce soit à la main ou sur ordinateur.

Il ne doit écrire que ce que le candidat lui dicte et rien d’autre. Même si ce qui est dicté est syntaxiquement incorrect, il doit l’écrire. Encore une fois, si le surveillant de salle se rend compte que les propos du candidat sont modifiés, il peut considérer qu’il y a une forme de fraude. le secrétaire scripteur ne doit pas non plus revenir sur ce qui a été dit.

Il peut relire le travail autant de fois que nécessaire mais ne doit, encore une fois, jamais influencer par son ton ou son insistance sur certains mots. Le plus dur est l’anglais car l’élève va devoir épeler chaque mot, surtout dans les cas où, malheureusement, l’orthographe est prise en compte.

Pour les notes de service du Ministère de l’Education nationale, c’est ici.

Assistance pour la compréhension des consignes

C’est sans doute la mission la plus délicate pour les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap). En effet, il s’agit d’aider l’élève ou l’étudiant·e à comprendre ce qui lui est demandé en reformulant les consignes MAIS sans induire la réponse ni orienter celle-ci.

Cette tâche est essentielle pour des jeunes porteurs ou porteuses de dysphasie, de dyspraxie parfois ou de dyslexie sévère. Lire et comprendre ce qu’on lit sont deux activités simultanées pour la plupart des élèves. Mais lorsqu’on vit avec un trouble des apprentissages, la lecture demande à chaque fois de décoder puis d’assembler les syllabes pour enfin former un mot. Cela revient à dire que la compréhension est donc très difficile (sauf présence d’un secrétaire lecteur).

Voici les différents processus nous conduisant à lire un mot : en supposant que la lecture soit fixée et fluide.

Ce qui est vraiment dommage, c’est que j’entends encore très souvent des collègues ou des jurys dire que le candidat a réussi parce qu’on lui a « mâché » le travail. Il n’en est rien. C’est comme si vous demandiez à une personne sans jambes et sans prothèses de courir un 100 mètres.

Pour les étudiants sourds ou malentendants, un interprète en langue des signes peut être présent pour traduire les consignes et les questions.

Durée des épreuves : le tiers temps

C’est l’aménagement accordé le plus souvent. Bien sûr, il est très utile lorsqu’il s’agit d’un problème de lenteur ou de compréhension. Mais lorsqu’il est donné pour faire fonction de temps de relecture ou de correction, il n’a souvent que peu d’utilité. En effet un élève porteur de trouble Dys a de grandes difficultés à se relire ou à corriger ses fautes.

On voit fleurir aujourd’hui des 1/6ème de temps, notamment pour les épreuves du Diplôme National du Brevet.

Pour l’enseignant, il est obligatoire d’appliquer ces mesures lors des examens. Mais il ne faut pas non plus oublier que le handicap n’apparaît pas qu’au moment des examens. Ainsi, lors d’un devoir formatif, on devrait également accorder cette majoration à l’élève ou, si cela n’est pas facile, retirer un tiers des questions.

Conclusion

Les aménagements pour les examens sont indispensables pour assurer l’équité et permettre aux étudiants Dys de montrer leur véritable potentiel. En étant bien informés et en communiquant efficacement avec les établissements scolaires, les parents et les étudiants peuvent s’assurer que toutes les mesures nécessaires sont en place pour la réussite aux examens.

Pour plus d’informations et de conseils personnalisés, n’hésitez pas à contacter les experts et les associations spécialisées dans les troubles Dys. Assurer la réussite de chaque étudiant est un objectif collectif qui demande des efforts coordonnés et une sensibilisation constante.

Cet article a été rédigé par l’équipe Kardi, dédiée à l’accompagnement des enseignants et des étudiants pour une inclusion réussie. Pour en savoir plus sur les solutions numériques, parcourez notre boutique en ligne.

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