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Troubles Dys et aménagements aux examens 2/2

Dans notre dernier article sur ce sujet, nous avons évoqué la présence des secrétaires lecteurs et scripteurs. Dans cet article, concentrons-nous sur les autres aménagements.

Et le gagnant des aménagements est … le tiers temps !

C’est l’aménagement accordé le plus souvent. Bien sûr, il est très utile lorsqu’il s’agit d’un problème de lenteur ou de compréhension. Mais lorsqu’il est donné pour faire fonction de temps de relecture ou de correction, il n’a souvent que peu d’utilité. En effet un élève porteur de trouble Dys a de grandes difficultés à se relire ou à corriger ses fautes.

On voit fleurir aujourd’hui des 1/6ème de temps, notamment pour les épreuves du Diplôme National du Brevet.

Pour l’enseignant, il est obligatoire d’appliquer ces mesures lors des examens. Mais il ne faut pas non plus oublier que le handicap n’apparaît pas qu’au moment des examens. Ainsi, lors d’un devoir formatif, on devrait également accorder cette majoration à l’élève ou, si cela n’est pas facile, retirer un tiers des questions.

Autres aménagements possibles aux examens

  • L’assistance pour la compréhension des consignes :

C’est sans doute la mission la plus délicate pour les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap). En effet, il s’agit d’aider l’élève ou l’étudiant·e à comprendre ce qui lui est demandé en reformulant les consignes MAIS sans induire la réponse ni orienter celle-ci.

Cette tâche est essentielle pour des jeunes porteurs ou porteuses de dysphasie, de dyspraxie parfois ou de dyslexie sévère. Lire et comprendre ce qu’on lit sont deux activités simultanées pour la plupart des élèves. Mais lorsqu’on vit avec un trouble des apprentissages, la lecture demande à chaque fois de décoder puis d’assembler les syllabes pour enfin former un mot. Cela revient à dire que la compréhension est donc très difficile (sauf présence d’un secrétaire lecteur).

Voici les différents processus nous conduisant à lire un mot : en supposant que la lecture soit fixée et fluide.

Ce qui est vraiment dommage, c’est que j’entends encore très souvent des collègues ou des jurys dire que le candidat a réussi parce qu’on lui a « mâché » le travail. Il n’en est rien. C’est comme si vous demandiez à une personne sans jambes et sans prothèses de courir un 100 mètres.

  • L’aide humaine habituelle du candidat

Cet aménagement est souvent accordé à des élèves porteurs de troubles autistiques ou autres troubles entraînant de fortes angoisses (TDA/H, psychoses, bipolarité etc…).

Il s’agit de conserver l’aide humaine qui a accompagné le candidat tout au long de son année ou, encore mieux, de son cursus, afin de ne pas rajouter de stress le jour de l’épreuve d’examen.

Cela est très important car, bien souvent , un climat de confiance et une manière de fonctionner se sont instaurés entre l’élève et l’AESH , un climat qui a pu mettre des mois à s’installer dans le cas d’élèves ou étudiants porteurs d’autisme pour lesquels la relation à autrui est très compliquée.

Il y a peu de temps encore, la philosophie qui prévalait était celle de demander à une tierce personne, inconnue, d’assurer les diverses assistances accordées. Il s’agissait de respecter l’égalité de traitement des candidats et de ne pas « favoriser » un élève.

Nous savons maintenant que c’est absurde ! Quand on sait la dose de stress que l’entrée en relation avec une nouvelle personne peut représenter pour un jeune porteur d’autisme (sans compter l’angoisse de ne pas voir ses rituels ou ses habitudes mis en place), on se demande comment cela était possible. Heureusement, aujourd’hui les choses ont évolué grâce au combat des associations et fédérations de parents d’enfants en situation de handicap et à une poignée d’enseignant·es.

Cette aide habituelle du candidat peut aussi être vouée, dans des cas de handicap moteurs, à accompagner le ou la candidat·e aux toilettes, au réfectoire entre deux épreuves ou à répondre à tout autre besoin.

Voilà ! Cet article n’avait pas pour but de traiter de tous les aménagements qui peuvent exister mais de ceux qui pourront encore être utiles dans cette période particulière où la passation des examens est fortement modifiée.

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