Le TDAH est un trouble qui débute pendant l’enfance et se caractérise par des problèmes attentionnels associés ou non à des problèmes d’hyperactivité ou d’impulsivité, que ce soit à la maison, à l’école, au travail ou dans les loisirs.
Le DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux liste les symptômes caractéristiques du TDA/H. Ces symptômes peuvent être la simple manifestation d’un comportement qui s’oppose, qui veut provoquer ou montrer son hostilité, son désintérêt ou son incompréhension. Mais quand ces symptômes se cumulent, il convient de suspecter un trouble.
Quels sont les différents types de TDA/H ?
Le TDA/H avec inattention prédominante est caractérisé par des difficultés de concentration et très peu d’autonomie dans le travail. Dans cette forme de TDA/H, l’hyperactivité ou l’impulsivité est légère, voire souvent absente. Cette forme de TDA/H est plus fréquente chez les filles et représente 20 à 30% des cas de TDA/H.
Le TDA/H avec impulsivité ou hyperactivité dominante est caractéristique de l’enfant qui s’agite en permanence, à la maison et à l’école, qui dérange la classe et se querelle souvent avec ses camarades. Il représente moins de 15% des cas de TDA/H.
Le TDA/H mixte est l’association, à des degrés divers, des 2 autres types de TDA/H regroupant difficultés d’inattention, impulsivité et hyperactivité motrice. C’est la forme la plus fréquente de TDA/H (50 à 75% des cas).
Comment se manifeste le TDA/H ?
L’inattention, l’impulsivité ou l’hyperactivité peuvent être des traits de caractère d’un enfant ou des symptômes temporaires, sans pour autant appartenir à un TDA/H. On parle de TDA/H lorsque ces symptômes persistent, souvent sur plus de 6 mois, et ont une incidence sur la qualité de vie.
Les symptômes courants de l’inattention :
- Ne parvient pas à prêter attention aux détails, ou fait des fautes d’étourderie dans les devoirs scolaires, le travail ou d’autres activités (par exemple : néglige ou ne remarque pas des détails, le travail est imprécis);
- Du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux (a du mal à rester concentré pendant les cours magistraux, des conversations ou la lecture de longs textes);
- Semble ne pas écouter quand on lui parle personnellement (semble avoir l’esprit ailleurs, même en l’absence d’une source de distraction évidente);
- Ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas à mener à terme ses devoirs scolaires, ses tâches domestiques ou ses obligations professionnelles (commence des tâches mais se déconcentre vite et se laisse facilement distraire);
- Du mal à organiser ses travaux ou ses activités (difficulté à gérer des tâches comportant plusieurs étapes, difficulté à garder ses affaires et ses documents en ordre, travail brouillon ou désordonné, mauvaise gestion du temps, échoue à respecter les délais);
- Fait à contrecœur les tâches qui nécessitent un effort mental soutenu (le travail scolaire ou les devoirs à la maison ; chez les grands adolescents et les adultes, préparer un rapport, remplir des formulaires, analyser de longs articles);
- Perd les objets nécessaires à son travail ou à ses activités (matériel scolaire, crayons, livres, outils, portefeuilles, clés, documents, lunettes, téléphones mobiles);
- Se laisse facilement distraire par des stimuli externes (chez les grands adolescents et les adultes, il peut s’agir de pensées sans rapport);
- Des oublis fréquents dans la vie quotidienne (effectuer les tâches ménagères et faire les courses ; chez les grands adolescents et les adultes, rappeler des personnes au téléphone, payer des factures, honorer des rendez-vous).
Les symptômes courants d’hyperactivité ou d’impulsivité
- Se remue les mains ou les pieds, ou se tortille sur son siège;
- Se lève en classe ou dans d’autres situations où il est supposé rester assis (quitte sa place en classe, au bureau ou dans un autre lieu de travail, ou dans d’autres situations où il est censé rester en place);
- Court ou grimpe partout, dans des situations où cela est inapproprié (chez les adolescents ou les adultes cela peut se limiter à un sentiment d’impatience motrice);
- Incapable de se tenir tranquille dans les jeux ou les activités de loisir;
- Agit comme s’il était « monté sur ressorts » (n’aime pas rester tranquille pendant un temps prolongé ou est alors mal à l’aise, comme au restaurant ou dans une réunion, peut être perçu par les autres comme impatient ou difficile à suivre);
- Parle souvent trop
- Laisse échapper la réponse à une question qui n’est pas encore entièrement posée (termine les phrases des autres, ne peut pas attendre son tour dans une conversation);
- A du mal à attendre son tour (dans une file d’attente);
- Interrompt souvent les autres ou impose sa présence (fait irruption dans les conversations, les jeux ou les activités, peut se mettre à utiliser les affaires des autres sans le demander ou en recevoir la permission (chez les adolescents ou les adultes, peut être intrusif et envahissant dans les activités des autres).
Les enfants présentant un TDAH ont également en grande partie des troubles associés qui perturbent également les apprentissages scolaires et la vie collective ainsi que des problèmes d’anxiété, de sommeil (insomnies, réveils nocturnes) ou d’énurésie (pipi au lit).
Comment prendre en charge le TDA/H ?
Si les symptômes existent dès la petite enfance, le TDA/H n’est vraiment détectable qu’à l’âge de 5 à 7 ans, au moment où les manifestations de ce trouble neurologique ne passent plus inaperçues : échec scolaire, sautes d’humeur, hypersensibilité, agressivité, mise en danger de soi et des autres…
Les enfants porteurs de TDA/H peuvent vite être catalogués comme « mal éduqués », « bruyants », « dans la lune » ou encore « négligents » comme s’ils étaient capables de réfréner ces comportements. Ils ont des difficultés à se faire comprendre et se sentent parfois incapables, se découragent et perdent confiance en eux. Quand les symptômes persistent pendant plus de 6 mois et ont des répercussions sur la vie de l’enfant, il est temps de consulter un spécialiste. Le diagnostic pourra être établi à partir d’un bilan approfondi de la vie de l’enfant et de son comportement, basé sur des tests psychologiques et neuropsychologiques.
Le suivi de l’enfant atteint de TDA/H par un psychologue ou un psychothérapeute, voire dans le cadre d’une thérapie familiale et comportementale, l’aidera à contrôler les symptômes de son trouble, à développer sa capacité d’attention et à minimiser les impacts psychologiques de son trouble.
Au suivi psychosocial du TDA/H peut s’ajouter une médication pour aider l’enfant dans ses apprentissages et son intégration dans la société. Les médicaments ne sont prescrits par le médecin que lorsque le TDA/H a des impacts négatifs importants sur la scolarité de l’enfant. Contrairement aux idées reçues, le médecin ne prescrit pas des tranquillisants, mais des « psychostimulants » qui vont stimuler le centre d’éveil de l’enfant et favoriser sa concentration sur une seule chose à la fois.
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Une bonne coordination entre les professionnels de santé, les parents et l’équipe pédagogique permettra d’aider l’enfant TDA/H à garder confiance en lui, en ses ressources et en ses capacités. Valoriser sa différence facilitera son bien-être à l’école et son apprentissage.
Sources bibliographiques :
DSM-5 : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux » (American Psychiatric Association – 2013)