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Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie : tout savoir sur les troubles des apprentissages

Dans sa 5e et dernière édition (DSM-5, 2013), le « manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux », une des grandes références pour décrire les troubles du neurodéveloppement, a regroupé
la dyslexie, la dysorthographie et la dyscalculie dans ce qu’il appelle « le trouble spécifique des
apprentissages avec déficit de la lecture, de l’expression écrite et/ou du calcul ».

Plus connus sous le nom de troubles DYS, ces troubles se caractérisent par des difficultés à acquérir
et utiliser les compétences scolaires fondamentales que sont la lecture, l’expression écrite et le calcul.
Mais en quoi consistent exactement la dyslexie, la dysorthographie et la dyscalculie ?

Dyslexie

La dyslexie ou « trouble spécifique des apprentissages avec déficit de la lecture » commence souvent
à se manifester au moment de l’apprentissage de la lecture en cours préparatoire (CP) par :

  • Une mauvaise association entre le signe écrit (graphème) et le son qu’il symbolise (phonème) ;
  • Une incapacité à saisir rapidement un mot dans sa globalité.

Comme tous les troubles « DYS » ou troubles du neurodéveloppement, c’est un trouble spécifique,
précoce, durable, affectant les résultats scolaires de l’enfant et qui est parfois associé à d’autres
troubles du neurodéveloppement (lire notre article « Tout savoir sur les troubles du
neurodéveloppement
»).

Comment savoir si son enfant est dyslexique ?

Ainsi l’enfant dyslexique est souvent dans un déchiffrage constant, ce qui ralentit son débit de lecture
et exige une attention décuplée. Sa compréhension du texte en est affectée. La dyslexie se traduit
donc par une lecture lente et hésitante avec notamment des difficultés potentielles à :

  • différencier les sons (« b » et « p », « t » et « d » ou « f » et « v »),
  • différencier visuellement les lettres (« b » et « d », « p » et « q », « m » et « n »),
  • différencier l’ordre de succession des lettre ou syllabes (« or=ro », « ion=oin », « on=no »).

L’enfant dyslexique pourra aussi avoir tendance à :

  • omettre des syllabes ou des sons (« darine » pour « mandarine » ou « sort » pour « sport ») ;
  • substituer des mots ou des lettres (« la belle maman » pour « la belle maison ») ;
  • contracter ou décontracter des mots en écriture (« à la mer » écrit « alamère », ou « souvenir » écrit « souve nir ») ;
  • sauter des mots ou des lignes.

La copie d’un mot est également souvent ardue car l’enfant dyslexique réussit difficilement à retenir
un mot dans son ensemble : il fait beaucoup d’allers-retours entre sa feuille et le tableau. Il aura alors
des difficultés de rédaction, de prise de notes.

En quoi consiste le mécanisme de la lecture ?
Lire c’est décoder chaque mot, repérer une phrase, l’explorer au niveau sémantique (relatif à la
signification du mot ou de la phrase) et syntaxique (relatif aux règles qui régissent l’agencement des
mots et la construction des phrases). C’est ensuite « traiter » cette phrase, c’est-à-dire en extraire les
informations (où, quand, qui, pourquoi, etc.).

Un lecteur compose avec deux méthodes pour décoder les mots :

– La voie d’adressage, c’est-à-dire la reconnaissance immédiate du mot global dont la représentation visuelle correspond à une forme déjà existante dans sa mémoire (lexique mental). C’est ce qu’on appelle la voie directe,

– La voie d’assemblage, c’est-à-dire la décomposition du mot en syllabes et en lettres pour le déchiffrer. Cette voie est dite indirecte car elle suppose le passage par une conversion des graphèmes (lettres) en phonèmes (sons).

Chez le lecteur expert, toutes ces activités sont maîtrisées et devenues automatiques, ce qui n’est pas
le cas pour la personne dyslexique.

Modèle cognitif double voie de lecture du mot isolé
Modèle cognitif double voie de lecture du mot isolé

Quels sont les différents types de dyslexie ?

Selon les chercheurs, de multiples sous-types de dyslexie ont été définis. Mais les plus
communément employés restent aujourd’hui :

  • La dyslexie phonologique : la plus courante, elle touche le décodage entre le signe écrit (le graphème) et le mot qu’il symbolise (le phonème) ;
  • La dyslexie lexicale ou dyslexie de surface : qui concerne la difficulté à se composer un lexique de mots reconnus, à décoder et enregistrer les mots irréguliers comme « femme » ou « monsieur » ;
  • La dyslexie visuo-attentionnelle : qui concerne la difficulté à repérer les lettres en certaine position dans les mots, la propension à sauter des lignes dans un texte ;
  • La dyslexie mixte qui associe plusieurs formes des dyslexies décrites ci-dessus. Elle se caractérise à la fois par des difficultés à appliquer la voie d’assemblage phonologique ainsi que celle d’accès direct.

Dysorthographie

La dysorthographie ou « trouble spécifique des apprentissages avec déficit de l’expression écrite »,
est intimement liée à la dyslexie. En effet, l’orthographe, qui se développe normalement au fur et à
mesure que s’automatise la procédure de reconnaissance orthographique ou l’automatisation des
mots, est ici très largement touchée, de sorte que la dysorthographie est généralement considérée
comme la conséquence inévitable de toute dyslexie.

Comment savoir si mon enfant est dysorthographique ?

Elle se caractérise par des difficultés avec les règles grammaticales, de conjugaison, de construction
des mots ou d’une phrase
. La plupart des dyslexiques moyens ou sévères peuvent avoir une lecture
fonctionnelle à l’âge adulte. En revanche la dysorthographie est beaucoup plus persistante.

Dyscalculie

La dyscalculie

La ou les dyscalculie(s) ou « trouble spécifique des apprentissages avec déficit du calcul », sont
associées pour près de la moitié d’entre elles à la dyslexie.

Comment savoir si mon enfant est dyscalculie ?

Les enfants ont une mauvaise perception des quantités numériques, socle sur lequel se construisent les habiletés
arithmétiques ultérieures.

Ainsi les enfants pourront par exemple présenter des difficultés à dénombrer une collection d’objets, à mémoriser des faits arithmétiques comme les tables d’addition ou de multiplication, des suites de chiffres comme un numéro de téléphone, des difficultés dans l’utilisation des retenues, dans le transcodage des nombres (76 écrit 6016), dans la compréhension des problèmes arithmétiques, parfois des difficultés en géométrie ou avec des tableaux à double entrée.

En quoi consiste l’arithmétique ?

L’arithmétique est la branche des mathématiques qui concerne la science des nombres rationnels.
L’acquisition de l’arithmétique repose sur :

  • l’acquisition de la comptine numérique,
  • le dénombrement ;
  • le « subtizing » (la reconnaissance immédiate de petites quantités) ;
  • la connaissance des systèmes numériques oral et/ou écrit ;
  • le transcodage (le passage d’un code numérique à un autre) ;
  • l’organisation de la numération en base 10 ;
  • le calcul mental oral ;
  • le calcul écrit posé ;
  • la résolution de problèmes ;
  • l’apprentissage des faits numériques (comme addition, soustraction ou multiplication).

Maintenant que vous savez un peu plus en quoi consistent la dyslexie, la dysorthographie et la dyscalculie et quels sont les mécanismes en jeu et comment se manifestent ces troubles des apprentissages, n’hésitez pas à consulter notre article « Troubles spécifiques des apprentissages : les repérer, les prendre en charge et les accompagner ».

Article par l’équipe Kardi

Sources bibliographiques :

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