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Tout savoir sur les troubles « DYS » ou troubles du neurodéveloppement

Regroupant ce qu’on appelle parfois les « troubles DYS », les troubles du neurodéveloppement concernent au moins un des domaines de développement de l’humain : la motricité fine et globale, le langage, la socialisation et/ou la cognition. Mais qu’est-ce que le neurodéveloppement ? Qu’entend-on par troubles ? Quels sont-ils ? Comment se manifestent-ils ?

Le neurodéveloppement. Qu’est-ce que c’est ?

Le neurodéveloppement est un processus dynamique qui commence très tôt, avant même la naissance, et qui est influencé par des facteurs biologiques, génétiques, socioculturels, affectifs, et environnementaux.

Il recouvre l’ensemble des mécanismes qui structurent la mise en place des réseaux du cerveau impliqués dans la motricité, la vision, l’audition, le langage, la mémoire ou les interactions sociales.

Quand le fonctionnement d’un ou plusieurs de ces réseaux est altéré, certains troubles peuvent apparaître : troubles du langage, troubles des apprentissages, difficultés à communiquer ou à interagir avec l’entourage.

jeune fille dyslexique devant un tableau noir

Qu’est ce qui caractérise un trouble « DYS » ou du neurodéveloppement ?

Les troubles du neurodéveloppement se caractérisent par une perturbation du développement cognitif ou affectif de l’enfant. Ce qui entraine un retentissement important sur le fonctionnement adaptatif scolaire, social et familial parfois jusqu’à l’âge adulte.

Les troubles « Dys » : des troubles spécifiques

Les TND (troubles du neurodéveloppement) sont spécifiques, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être entièrement expliqués par une autre pathologie sensorielle (surdité, vision), neurologique (lésion cérébrales innées ou acquises), intellectuelle ou psychiatrique (troubles du développement de la personnalité, de la sphère émotionnelle et/ou comportementale.), ni par un manque d’apport socioculturel.

Les troubles « DYS » : des premiers signes précoces

Les premiers signes de troubles sont précoces et peuvent être visibles dès l’école maternelle et se modifient jusque dans l’adolescence, mais ils peuvent se manifester plus tardivement notamment lorsque l’enfant n’arrive plus à mettre en place des stratégies de compensation de son ou ses trouble(s).

Les troubles « DYS » : des troubles durables

Les TND sont durables, persistant pendant au moins 6 mois en dépit d’une prise en charge individualisée et d’une adaptation pédagogique ciblée.

Avec des résultats en décalage avec les normes attendues pour l’âge

Les TND interférent de façon significative avec la réussite scolaire, le fonctionnement professionnel ou les activités de la vie courante. C’est à travers des outils d’évaluation standardisés qu’ils sont révélés par des scores déficitaires par rapport aux normes attendues pour l’âge dans les tests.

Avec des degrés variables de sévérité et souvent associés

Les TND présentent des degrés très variables de sévérité et sont fréquemment associés entre eux, constituant alors un trouble multiple du neurodéveloppement, ou bien associés à une épilepsie, à un trouble moteur ou à un déficit neurosensoriel (vision, audition). Ils ont aussi la particularité de partager des causes et facteurs de risques communs, d’origine génétique ou environnementale.

Jeune fille dyslexique qui trouve la lumière

Quels sont les différents troubles du neurodéveloppement ?

Les classifications internationales définissent et décrivent les troubles neurodéveloppementaux (TND) dans le « Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux » 5ème édition (DSM-5, 2013), ainsi que dans la Classification Internationale des Maladies (CIM-11, 2018).

Selon ces textes officiels, les TND regroupent ainsi :

  • Le trouble spécifique des apprentissages avec déficit de la lecture, de l’expression écrite et/ou du calcul (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie)
  • Les troubles moteurs, dont le trouble développemental de la coordination (dyspraxie)
  • Les troubles de la communication (dysphasie)
  • Le trouble du spectre de l’autisme (TSA)
  • Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)
  • Le trouble du développement intellectuel (DI)

Bien qu’il ne soit pas un TND et donc pas une pathologie, le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) peut y être associé, dès lors qu’il peut entraîner des difficultés d’apprentissage (dysharmonie et/ou stratégies d’évitement).

Infographie Troubles du neurodéveloppement

Comment les troubles « DYS » ou du neurodéveloppement se manifestent-ils dans le quotidien ?

Les conséquences des TND sont très variables en fonction de leur nature, de leur degré, de l’éventuelle présence de comorbidités, du développement spontané par l’enfant de compensations ou de stratégies de contournement sur le plan cognitif, de l’accompagnement pédagogique, de la précocité du diagnostic, des interventions thérapeutiques mises en place et de leur suivi, ainsi que de l’environnement et la qualité du soutien familial.

Des troubles impliquant une surcharge attentionnelle

Tant que les processus cognitifs impliqués dans le développement des apprentissages ne sont pas automatisés, cela génère une surcharge attentionnelle pour l’élève. Par exemple, tant que le processus de décryptage des lettres et des mots n’est pas automatisé, il sera plus long et compliqué pour l’élève de comprendre ce qu’il lit. Les troubles occasionnent une lenteur, une fatigabilité, parfois des problèmes d’organisation ou des troubles du comportement. Ils peuvent nécessiter des aménagements et/ou des adaptations, voire des compensations du handicap dans certains cas.

Les risques en cas de non prise en charge

En l’absence de diagnostic et de prise en charge adaptés, il y a un risque de décrochage scolaire voire d’échec scolaire (nécessitant des dispositifs scolaires particuliers), d’apparition de troubles émotionnels secondaires (faible estime de soi, anxiété, dépression faible intérêt ou dégoût pour la scolarité, opposition, agressivité réactionnelle), de difficultés d’insertion professionnelle et sociale.

image avec plusieurs bateaux trouvant leur chemin

Être « DYS » ou « neuro-atypique » : La richesse d’être différent

Il n’est pas simple de s’épanouir dans la société quand on fonctionne différemment. Mais un enfant porteur de troubles du neurodéveloppement accompagné avec bienveillance aura plus de facilités à trouver sa voie. Epaulé par son entourage, l’enfant apprendra à cultiver sa différence pour en faire une force.

Les actions publiques pour une école inclusive, si elles ont encore du chemin à parcourir, permettent déjà de mieux accueillir les élèves avec leurs différences. (Voir notre article sur « l’école inclusive : quels plans pour quels besoins éducatifs particuliers ».)

La création des MDPH (maisons départementales pour les personnes handicapées) a permis de mieux accompagner le handicap et de faciliter sa compensation au quotidien. (Voir notre article sur « la construction et le parcours d’un dossier MDPH ».)

On dit des porteurs de TND qu’ils les compensent aussi souvent par le développement de compétences comme l’empathie, la mémoire, la tolérance, le sens du détail, celui de l’observation ou le dépassement de soi.

De récentes études scientifiques, comme celle menée par les Dr Helen Taylor et Dr Martin Vestergaard de l’Université de Cambridge, suggèrent même qu’un trouble comme la dyslexie a permis à l’espèce humaine de mieux s’adapter au cours de l’histoire. Les individus avec plus de difficultés à interpréter les mots écrits, auraient été poussés à mieux explorer leur environnement, les rendant capables de prendre les bonnes décisions plus rapidement que leurs congénères « neurotypiques ».

C’est ainsi que des « DYS » célèbres comme Albert Einstein, Mika, Mohamed Ali, Léonard de Vinci, Jean Dujardin, Winston Churchill, Beethoven, Charles Darwin, Walt Disney ou Tom Cruise ont réussi à affirmer leur différence et à valoriser des talents extraordinaires !

Article par l’équipe Kardi


Sources bibliographiques :

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