Les troubles spécifiques des apprentissages concernent 5 et 7% des enfants d’âge scolaire. Plus
spécifiquement décrits dans le DSM-5 comme « le trouble spécifique des apprentissages avec déficit
de la lecture, de l’expression écrite et/ou du calcul », ils regroupent la dyslexie, la dysorthographie et
la dyscalculie (voir notre article « Tout savoir sur la dyslexie, la dysorthographie et la dyscalculie »).
Mais comment repérer ces troubles ? Comment les prendre en charge ? Et comment accompagner
les porteurs de ces troubles DYS ?
Quand et comment repérer une dyslexie, une dysorthographie ou une dyscalculie ?
Les difficultés commencent donc souvent à se manifester au moment des apprentissages
fondamentaux (lecture, écriture, calcul) en début d’école primaire. Elles peuvent être repérées par la
famille, l’école ou un professionnel de santé.
Le premier dépistage se fait le plus souvent en relation avec le médecin scolaire, le psychologue
scolaire, ou le RASED (Réseau d’Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté) en coordination avec le
médecin traitant.
Une dyslexie, dysorthographie ou dyscalculie ne pourra être diagnostiquée en tant que telle qu’à la fin
du Cycle 2 (CE2) quand l’enfant aura eu assez de temps pour s’approprier les apprentissages
fondamentaux et que le retard par rapport aux résultats attendus sera avéré. Avant, les professionnels
de santé accompagnant l’enfant parleront de troubles du langage oral et/ou écrit.
Avant de se lancer dans la recherche d’un diagnostic, les professionnels accompagnant l’enfant
préconiseront le plus souvent des mesures de soutien pour aider l’enfant dans ses apprentissages
avec d’éventuelles séances de rééducation adaptées à ses besoins, dans l’espoir que ces mesures lui
permettent de surmonter ses difficultés d’apprentissage.
Comment se lancer dans le dépistage et le potentiel diagnostic d’un trouble DYS ?
Si les difficultés persistent et le retard dans les apprentissages s’accentue malgré les mesures de
soutien mises en place, il sera temps d’effectuer un dépistage et d’initier une démarche diagnostique.
Pour lancer cette démarche, le médecin traitant s’accompagne de médecins spécialisés
(neuropédiatre, pédopsychiatre…) et d’autres professionnel·les de santé comme l’orthophoniste.
Cette démarche commence avec un diagnostic différentiel qui consiste d’abord à exclure l’existence
de toute déficience intellectuelle, sensorielle (audition ou vision) ou de difficultés psychiatriques ou
liées à l’environnement social pouvant affecter les apprentissages.
Cette démarche diagnostique est complétée par un bilan effectué le plus souvent par l’orthophoniste.
L’orthophoniste est le ou la spécialiste de la rééducation des troubles du langage. N’ayant pas la
qualification de médecin, il ou elle n’est pas habilité·e à établir un diagnostic, mais son bilan lui
permettra de donner un avis éclairé sur la situation de l’enfant et sur les actions à mettre en place, un
avis qui constituera une première base solide sur laquelle le médecin spécialisé s’appuiera dans
l’établissement du diagnostic.
Selon l’intensité des difficultés, des bilans pluridisciplinaires pourront également être effectués avec
un neuropsychologue, psychomotricien, orthoptiste, psychomotricien, ergothérapeute, pédopsychiatre,
psychologue, etc.
Dans le cas d’un diagnostic incertain ou de troubles plus sévères, une réévaluation diagnostique et/ou
thérapeutique sera engagée avec une équipe pluridisciplinaire hospitalière et/ou universitaire dans un
centre de référence pour les troubles du langage et des apprentissages, un dispositif mis en place par
le ministère de la santé dans les CHU de chaque région.
Quels sont les dispositifs d’accompagnement des troubles spécifiques des apprentissages ?
Les parcours de diagnostic et de prise en charge peuvent être très différents selon les types de
difficultés d’apprentissage, leur sévérité, ainsi que l’environnement de l’enfant. La Haute Autorité de
Santé a ainsi défini en 2018 des recommandations sur le parcours de santé de l’enfant présentant le
repérage et la prise en charge des difficultés d’apprentissage en 3 niveaux principaux selon que la
situation est simple, complexe ou très complexe.
Parfois des mesures de soutien coordonnées entre les parents, l’équipe éducative et les
professionnels de santé suffiront à accompagner l’enfant dans ses difficultés. Parfois, en plus de ces
mesures, un plan d’accompagnement devra être mis en place :
- Un PPRE (Plan Personnalisé de Réussite Educative) pour plusieurs semaines, avec la mise en place d’une pédagogie différenciée par l’enseignant en classe pour voir si l’enfant arrive à surmonter ses difficultés avec une attention particulière ;
- Un PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) si les difficultés persistent pendant plus de 6 mois et que la présence de troubles se confirme, avec l’accompagnement poussé de l’enfant par un professionnel de santé spécialisé (orthophoniste, orthoptiste, psychomotricien…), des adaptations pédagogiques (allègement du travail, polycopiés de cours, aménagement des évaluations…), voire la possibilité d’utiliser en classe des outils numériques acquis par les parents ou mis à disposition par l’établissement ;
- Un PPS (Plan Personnalisé de Scolarisation) après validation du dossier auprès de la MDPH, avec, en plus du dispositif prévu dans le PAP, l’attribution d’une aide humaine individuelle ou mutualisée (AESH Accompagnant d’Elève en Situation de Handicap), voire l’attribution de Matériel Pédagogique Adapté (MPA).
Dans les cas de troubles plus sévères, et en coordination avec la MDPH, l’enfant pourra bénéficier
d’un accompagnement pédagogique plus adapté à ses besoins dans une structure comme une classe
ULIS. (voir nos articles « Ecole inclusive : quels plans pour quels besoins éducatifs particuliers » et
« Construction et parcours d’un dossier MDPH »).
Quels outils pour libérer le potentiel des publics DYS ?
Dans tous les cas, il est indispensable de soutenir l’enfant et de valoriser sa différence. Il est de plus
en plus reconnu que les personnes porteuses de troubles des apprentissages ont une créativité, une
adaptabilité et une capacité analytique souvent supérieures à celles des personnes « neurotypiques ».
Le réseau social professionnel LinkedIn a même récemment lancé une campagne de sensibilisation
pour aider à la reconnaissance de, ce qu’on appelle désormais, « la pensée dyslexique » comme un
atout dans l’entreprise.
Avec des outils de compensation adaptés, cette « pensée dyslexique » peut enfin s’exprimer
pleinement et permettre à la personne DYS de libérer tout son potentiel.
Un logiciel d’aide à la frappe au clavier comme Facil’Ordys permettra à un enfant dyslexique de mieux
appréhender l’écriture et à un·e jeune dyspraxique de pouvoir écrire plus rapidement au clavier. Un
prédicteur de mots illustré comme Lexibar pourra efficacement accompagner l’élève DYS dans son
apprentissage de l’écriture. Une application ludique comme Kaligo permettra d’accompagner l’enfant
dans son apprentissage de l’écriture manuscrite.
Un logiciel de dictée vocale comme Dragon Professional facilitera spectaculairement la production
d’un texte à une personnes dyspraxique à partir du collège et tout au long de la vie professionnelle.
Un correcteur d’orthographe comme Le Robert Correcteur ou comme Antidote permettra également
de compenser efficacement une dyslexie ou une dysorthographie pour produire des textes sans
fautes.
Pour faciliter la lecture, un logiciel de synthèse vocale comme ClaroRead permettra de limiter la
fatigue liée à une lecture lente et douloureuse. Des outils comme une réglette iScan DYS, un stylo
lecteur IRISPen Reader 8 ou un scanner de bureau IRIScan Desk 6 Pro Dyslexic faciliteront la
récupération des documents pour adapter leur mise en page et faciliter leur étude à l’école, à
l’université comme en entreprise.
Des logiciels complets comme Alinea ou Cantoo Scribe permettront à l’élève DYS de gagner en
autonomie dans ses études pour mieux réussir son parcours scolaire.
N’hésitez pas à contacter notre équipe pour tester nos produits ou les faire tester à vos enfants, vos
élèves ou vos collaborateur·trices pour les aider à trouver les solutions qui leur conviendront le mieux.
Article écrit par l’équipe Kardi
Sources bibliographiques :
- Apedys ;
- Apajh ;
- Dossier « Troubles spécifiques des apprentissages » par l’Inserm ;
- « Comment améliorer le parcours de santé d’un enfant avec troubles spécifiques du langage et des apprentissages » par la Haute Autorité de Santé.