Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler d’un métier peu connu mais pourtant fort intéressant et utile dans certains troubles des apprentissages : la graphothérapie
Joëlle Beauvillain est graphothérapeute à Quimper dans le Finistère.
Elle a été amenée à créer son entreprise, « le fil d’Ariane », en 2010, pour venir en aide aux personnes rencontrant des difficultés à l’écrit, les enfants et ados en particulier. Elle a quitté la fonction publique où elle exerçait depuis trente ans comme cadre supérieur autour de la résolution de problèmes, la construction de stratégies, en plaçant toujours la personne au cœur du projet
Les difficultés à l’écrit handicapent rapidement le parcours scolaire d’un enfant, jusqu’à le dégoûter du plaisir d’apprendre et l’amener vers le risque d’échec scolaire.
En effet ,c’est d’abord en tant que Maman qu’elle a été confrontée à ces difficultés. Elle a été stupéfaite de découvrir qu’il y avait très peu d’aide et d’organisation sur ce sujet.
Après avoir contribué à créer une association en 2004 pour regrouper les parents démunis elle a progressivement découvert ce que masquent souvent ces difficultés d’écrit : les troubles spécifiques des apprentissages, les hauts potentiels.
Elle a ensuite trouvé un fil conducteur pour contribuer à détecter ces particularités : la graphothérapie.
Cette pratique a été enrichie:
– d’un diplôme universitaire en neuropsychopathologie des apprentissages scolaires de l’université Claude Bernard à Lyon (2012) ,
– d’une formation sur le lien entre le fonctionnement cognitif et les difficultés d’apprentissage, au centre COGITOZ de Marseille (2013),
– d’une formation sur l’interprétation du dessin de l’enfant et de l’adolescent au Cabinet « Le Geste graphoformations » à Colombes (2013),
-de formations sur l’attention (2016) et la gestion mentale (comment apprendre à apprendre- 2017 à 2020).
La graphothérapie : qu’est ce que c’est ?
La graphothérapie essaie de comprendre le fonctionnement de la personne dans son ensemble, afin de déceler les causes de ses difficultés à l’écrit.
L’écriture est en effet le point d’aboutissement de tous les apprentissages. Par des investigations adaptées, le graphothérapeute va rechercher ce qui se passe dans l’évolution, le développement de la personne qui expliquent ces difficultés à l’écrit :
– histoire de la personne depuis la naissance en identifiant les grandes étapes
de son enfance à la maison et à l’école, en particulier dans le domaine de la motricité.
– tests sur une durée de deux heures environ pour connaître le fonctionnement de son corps (latéralisation, coordination main-pied-oeil, perception de l’espace…), la caractérisation de ses difficultés à l’écrit.
L’assemblage de toutes ces informations va permettre d’identifier les spécificités de la personne et de former des hypothèses sur ce qui cause ses difficultés à l’écrit.
Elle sera alors orientée, si nécessaire, vers d’autres professionnels, pour approfondir des pistes. Des conseils seront donnés pour l’école ; un programme de remédiation personnalisé est proposé parallèlement. L’ensemble est restitué au travers d’un bilan écrit, agrémenté de photos du positionnement de la personne pendant les tests.
A quelles personnes s’adresse cette discipline ?
A toutes personnes, à partir de la maternelle…
S’il y a :
- une douleur ou inconfort en tenant un stylo,
- une illisibilité ou difficulté à se relire,
- une taille inadaptée de l’écriture, trop petite ou trop grande, ou trop irrégulière en hauteur,
- des oublis de lettres ou de mots, s’il y a inversion de lettres au sein des mots,
- un décalage entre l’oral, correct et l’écrit, rempli d’erreurs,
- une lenteur ou vitesse inadaptée au niveau scolaire ou professionnel,
- une envie de retrouver le plaisir d’écrire après des années d’ordinateur
Ou si l’écriture utilisée ne parait pas représentative de l’âge de la personne ou ne lui plait pas
Quels sont les objectifs de la graphothérapie ?
L’objectif est avant tout d’amener la personne à distinguer ses propres compétences de la technique utilisée pour les exprimer. Il est bon de rappeler en effet que l’écriture n’est qu’un outil dont l’usage doit rester un plaisir, dans le confort du geste.
La personne identifiera avec le professionnel ses marges de progression pour (re)prendre confiance en ses possibilités et déterminer dans quelles conditions elle peut écrire.
Cette distinction entre compétences et capacité à écrire redonne confiance et booste la personne dans son amour propre et son niveau relationnel avec ses proches.
De belles réussites :
Les témoignages parlent d’eux-mêmes :
« J’ai découvert que j’avais une belle écriture »
« Merci de m’avoir aidé, merci pour tes conseils ; j’ai bien aimé travailler avec toi. »
« Merci pour la confiance que vous avez redonnée à notre fils. »
« Un grand merci pour votre travail ; notre fils est maintenant plus heureux et nous aussi. »
En une dizaine de séances, la personne (re)découvre comment se forme l’écriture et, par des techniques adaptées à son profil, elle se rend compte qu’elle peut écrire lisiblement, sans erreurs et sans effort démesuré.
Cela change son propre regard sur elle-même, celui des proches, famille comme école. La scolarité en est relancée, le bien être quotidien aussi !
Un grand merci à Joëlle pour le temps qu’elle m’a accordé pour la rédaction de cet article.